L’ultime comédie de l’immense Howard Hawks.
A quoi ressemble une screwball comedy fifties réalisée dans les années 60, la dernière d’un maître du genre alors tout près de rendre sa caméra ? A ces films-testaments souvent un peu longs et signés en fin de carrière par des cinéastes du vieil Hollywood, parfois décevants par fragments, mais dont les coutures apparentes révèlent infiniment plus de l’art de leur auteur que bien des chefs-d’œuvre irréprochables. Comme Le Limier de Mankiewicz dénude les rouages d’une œuvre dont il constitue le point final à défaut d’en être le fleuron, Le Sport favori de l’homme exhibe la mécanique toute nue de la comédie hawksienne, et arbore sans fard chacun de ses ressorts, même honteux – entre autres, un soupçon de misogynie et un filet de grivoiserie favorisé ici par l’effritement du code Hayes. Quant à ce que conte le film avec entrain, l’histoire plaisante de ce spécialiste notoire de la pêche n’ayant jamais pêché dont la maladresse confine au génie (Rock Hudson qui essaie de toutes ses forces d’être Cary Grant, en vain), on pourra y voir une projection de Hawks lui-même, en cinéaste monumental dont on a dit qu’il était simple spectateur sur le tournage de ses propres films.
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