Si l’on vous dit qu’Aktan Abdykalykov a une tête de guerrier à la Gengis Khan, qu’il vit au Kirghizistan, ex-république soviétique d’Asie centrale (capitale Bichkek), vous imaginerez peut-être que ses films content des histoires de bergers nomades ou les luttes fratricides de tribus post-médiévales. Evidemment, vous aurez tout faux : Abdykalykov est de culture russe, […]
Si l’on vous dit qu’Aktan Abdykalykov a une tête de guerrier à la Gengis Khan, qu’il vit au Kirghizistan, ex-république soviétique d’Asie centrale (capitale Bichkek), vous imaginerez peut-être que ses films content des histoires de bergers nomades ou les luttes fratricides de tribus post-médiévales. Evidemment, vous aurez tout faux : Abdykalykov est de culture russe, donc occidentale, et ses préoccupations sont les mêmes que les nôtres. Seul le paysage change. Le Singe est le troisième volet d’une autobiographie comparable dans son principe à la saga Doinel de Truffaut, à la différence près que l’acteur principal, Mirlan Abdykalykov, est réellement le fils du cinéaste. Ayant manqué le premier épisode, La Balançoire (1993), un moyen métrage, on a découvert le cinéma d’Abdykalykov directement avec le deuxième, Le Fils adoptif (1998), dont la pureté graphique, la force poétique, transcendaient un récit pointilliste et évanescent centré sur la famille et les quatre cents coups du héros campagnard. Ici, le cinéaste abandonne un peu de grâce pour entrer dans le vif des soucis triviaux du personnage devenu un adolescent titillé par la libido.
Le Singe est littéralement un Baisers volés à la kirghize puisqu’un des moments forts du film est celui où Maimil (le singe, surnom du personnage dû à ses oreilles décollées), embrasse furtivement une jolie garde-barrière.
Même dans ce film au sujet et au traitement classiques, Abdykalykov reste un incurable contemplatif, ce qui fait sa profonde singularité.
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