Aaron et Adam Nee présentent, en salle, une histoire pleine de rebondissements avec un casting incroyable.
Loretta Sage (Sandra Bullock), romancière à succès connue pour ses récits à l’eau de rose et d’aventures, est kidnappée par un milliardaire (Daniel Radcliffe, enfant barbu, furieux et fatigant) en quête d’un trésor enfoui au cœur d’une cité perdue. Pour tenter de la sauver, un bellâtre benêt (Channing Tatum), mannequin qui pose pour illustrer les couvertures de ces livres de romances exotiques, part à sa recherche dans la jungle hostile. Il est accompagné d’un baroudeur de l’extrême (Brad Pitt, absolument génial dans ce caméo, roi de la castagne aux cheveux soyeux).
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C’est un grand bazar dans un premier temps plutôt rafraîchissant. Une loufoquerie, débits de mitraillettes et situations grotesques, que Sandra Bullock maîtrise excellemment. Engoncée dans son costume rose à paillettes, telle une boule à facettes disco crapahutant dans la jungle, elle est délicieusement absurde, sur un terrain de jeu qui lui est exquisément familier, pile à la croisée des chemins entre la screwball comedy et le film d’action. En parfaite maîtrise de son corps, c’est un vrai plaisir old school de la retrouver aussi drôle en aventurière désabusée.
Le soufflé retombe
Pourtant, ni vraiment une parodie d’Indiana Jones, ni tout à fait un remake d’À la poursuite du diamant vert de Robert Zemeckis, Le Secret de la cité perdue tente un mélange des genres en demi-teinte qui s’éloigne trop vite de ses promesses initiales. Plus le film avance et moins il cache son désir primaire et maladroit de grande aventure, écartant peu à peu de son chemin toute la dimension burlesque qu’il avait pourtant laissé entrevoir dans son premier tiers.
En filant la métaphore “on ne juge pas un livre à sa couverture”, dans une démarche honnête de réhabilitation de la comédie romantique, le film joue avec son public et cherche ainsi à prendre ses distances avec lui-même, à se commenter et à se réécrire. On peut regretter qu’il se coupe l’herbe sous le pied, avec ce petit jeu de mise en abyme trop sage et convenu. Inévitablement récupéré et standardisé, Le Secret de la cité perdue vire alors davantage vers un ersatz d’une production d’Amblin Entertainment (Le Secret de la pyramide, Hook), sans souffle et décidément bien trop peu aventureux.
Le Secret de la cité perdue, dans les salles le 20 avril 2022.
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