Un casting épatant pour un film de chevalerie sans souffle, entre trahisons et solitude.
C’était une proposition algorithmique rêvée : un film de chevalerie réalisé par l’Australien David Michôd, réputé pour son alliage d’une masculinité à la fois sensible et brutale (Animal Kingdom, The Rover), avec au casting le next-golden boy Timothée Chalamet dans le rôle du roi Henry V, le post-golden boy Robert Pattinson dans celui de Louis de France, duc de Guyenne, les deux acteurs aussie, fidèles de Michôd, Ben Mendelsohn et Joel Edgerton, respectivement dans le rôle du roi Henry IV (père de king Timothée) et dans celui de Falstaff (conseiller dévoué de king Timothée), et enfin la next-golden girl Lily-Rose Depp dans celui de Catherine de Valois, sœur de Louis (et promise à king Timothée). A noter aussi la participation plus anecdotique de Thibault de Montalembert dans le rôle du roi de France, père du dauphin Pattinson.
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A l’arrivée, c’est un pudding à gros budget sur la défaillance des pères, les trahisons du pouvoir et la solitude des fils, que viendrait vaguement guérir la pureté de l’amour des femmes. Cette chevauchée médiévale à mi-chemin entre un Shakespeare de bas étage et un épisode de Games of Thrones amputé de l’ampleur narrative de la série manque cruellement de rythme. Sa noirceur n’est que complaisance et lourdeur. On sauvera tout de même de ce naufrage la partition des trois teens, en particulier Chalamet, filmé comme un baby rockeur anachronique. S’ils ne sont pas parvenus à tordre le film pour en faire un coming-of-age moyenâgeux, leur interprétation amène un vent de fraîcheur à un film morose.
Le Roi de David Michôd, avec Timothée Chalamet, Robert Pattinson, Lily-Rose Depp (R.-U., Hon., Aus., 2019, 2 h 20)
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