La super nanny vient en aide aux enfants devenus adultes. Une bonne idée mal exploitée.
Rien ne va plus chez les Banks. Endeuillé et endetté jusqu’au cou,
le petit Michael, devenu père de trois enfants, doit vendre la célèbre maison familiale, et le soutien de sa gentille sœur, Jane, n’y changera rien. C’était sans compter sur l’aide précieuse de Mary Poppins (Emily Blunt convaincante en double de Julie Andrews), de retour dans la famille pour veiller sur la jeune génération.
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Ressusciter cette héroïne d’enfance dans la vie de ces jeunes adultes (et dans la nôtre) était une belle idée dont Rob Marshall ne fait rien. En pilotage automatique, le réalisateur de Chicago aligne les séquences de comédies musicales comme des tableaux trop chargés, sans que jamais l’émotion ne surgisse. Les gadgets nostalgiques du film de Robert Stevenson sont mis en évidence comme de beaux produits marketing : le parapluie à tête de perroquet, le sac sans fond, le cerf-volant vert déchiré…
Au fond, dans l’allée des Cerisiers, rien n’a vraiment changé, si ce n’est que le pays est, désormais, plongé en pleine crise économique de 1929. Mais là encore, Marshall ne fait rien de cette nouvelle donnée. Pire, plutôt que de jouer sur la force consolatrice de l’imaginaire face à la rudesse du monde, le film s’achève sur un twist douteux, célébrant l’investissement bancaire de Michael, cet ancien petit garçon qui, souvenez-vous, en 1964, aurait préféré donner ses deux pences à la dame aux oiseaux plutôt qu’aux vieillards de la banque de papa.
Le Retour de Mary Poppins de Rob marshall (E.-U., 2018, 2 h 11), en salle le 19 décembre
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