Après la signature d’un accord entre Hollywood et Bollywood visant à une exportation accrue du cinéma indien dans le monde, c’est maintenant le festival international du film de Locarno qui a décidé de faire honneur à ce cinéma en 2011.
Selon le Hollywood Reporter, le laboratoire Open-Doors -une des sections du festival de Locarno qui se consacre chaque année à une région du monde différente- mettra en lumière le cinéma indien en 2011. Il s’intéressera pour la troisième année consécutive à une partie de l’Asie (après l’Asie centrale en 2009 et la Chine un an plus tôt).
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La section en question a pour objectif principal d’aider les réalisateurs et producteurs des projets sélectionnés à trouver des partenaires de production, en particulier en Europe, pour les aider à finaliser leurs films.
Le cinéma n’est pas là pour montrer la vie facile et artificielle
Certes, comme le souligne le directeur artistique du festival Olivier Père, il y a le Bollywood que nous connaissons, celui qui « dépasse tout le monde en matière de production avec environ 1300 films par an. » Avec sa musique, ses danses, l’exagération des situations et de la gestuelle, et ses histoires d’amour à l’eau de rose.
Mais c’est une autre facette du cinéma indien que Locarno compte mettre à l’honneur. Depuis quelques années, nombre de cinéastes en Inde essayent de se détacher de cette recette typiquement Bollywoodienne qui subit -de plus en plus- de véritables flops, fragilisant l’industrie du cinéma dans le pays. Pour Sudhir Mishra, le réalisateur de Dharavi,
« Le cinéma n’est pas là pour montrer la vie facile et artificielle, il est là pour poser des questions et provoquer des émotions inattendues. »
Anurag Kashyap, l’un des principaux représentants de la nouvelle génération, s’élève lui aussi contre ce Bollywood enchanté et utopiste. Avec Black Friday, il offre une oeuvre dénuée de danse et de musique misant sur un film réaliste. Un documentaire contesté sur les attentats de Bombay en 1993 qui, d’après son réalisateur, « cherche à montrer la société indienne, sa diversité, son évolution ».
Gandu de Qaushiq Mukherjee donne lui aussi une vision de l’Inde inédite, celle d’un jeune toxicomane en manque de repère.
Le pacte Hollywood-Bollywood
L’Inde est l’industrie la plus influente en matière de films, devant Hollywood. Les studios des deux pays viennent d’ailleurs de décider de pactiser dans le but de développer un avenir cinématographique commun. Pour le maire de Los Angeles, Antonio Villaraigosa,
« il était temps de travailler ensemble pour développer notre économie, de montrer au monde du divertissement que nos deux pays dépassent les frontières internationales pour un avenir prometteur. »
Des collaborations avaient déjà vu le jour par le passé entre les Etats-Unis et l’Inde, notamment avec My name is Khan de Karan Johar, produit par la Fox. Une réussite commerciale (deux millions de dollars de recettes le premier week-end aux Etats-Unis) qui a donné envie aux deux nations de réitérer l’expérience.
Anne-Sophie Balbir
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