Tu es un jeune balladurien au bout du rouleau et tu cherches à éclater de rire entre amis ? Alors ne va pas voir le dernier blockbuster comique de Francis Veber, il pourrait t être fatal. Soit un comptable (Auteuil) sur le point d’être viré de sa boîte qui fait croire qu’il est gay afin […]
Tu es un jeune balladurien au bout du rouleau et tu cherches à éclater de rire entre amis ? Alors ne va pas voir le dernier blockbuster comique de Francis Veber, il pourrait t être fatal. Soit un comptable (Auteuil) sur le point d’être viré de sa boîte qui fait croire qu’il est gay afin que son patron (Rochefort) le garde par souci du politiquement correct. Outre-Atlantique où les minorités sont organisées en lobbies prompts à défendre leurs intérêts, l’idée fonctionnerait sans doute très bien. Mais dans la France républicaine et contemporaine, on imagine mal un comptable sur le point d’être viré se faire « rattraper » pour la simple raison qu’il est pédé. Vivant aux États-Unis, Veber s’avère donc sur le fond totalement déconnecté de la réalité de la société française. Le problème, c’est qu’il est avant tout scénariste (ne parlons pas de cinéma, il n’y en a pas). Du coup, sa mécanique du rire, bien huilée au demeurant, tourne parfaitement à vide. Dès lors, on a tout loisir de vérifier que Veber est tout aussi déconnecté sur la forme que sur le fond. Esthétiquement, son film évoque une sitcom ancrée dans le monde de l’entreprise en décor entièrement contreplaqué à la main, genre Voisin Voisine avec Bernard Menez. 95% des personnages sont définitivement antipathiques. Et le seul pédé avéré du film complètement désactivé socialement et sexuellement voit sa vie affective réduite à un chat de gouttière. Bref, on souhaite un super nouveau millénaire à Francis Veber.
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