Le réalisateur de The Lunchbox reprend les recettes éprouvées de la comédie romantique. Pour amateurs de réchauffé.
“Tu es plutôt softie ou kulfi ?”? se demande-t-on plusieurs fois dans Le Photographe. Derrière ce choix entre deux sortes de glaces indiennes se cache une question existentielle : tu es un tendre ou un dur ? Rafi prétend être un dur lui. Vieux garçon, harcelé par une mère acariâtre se plaignant sans relâche du célibat de son fils, il gagne sa petite semaine comme photographe de rue. Issue d’une famille plus aisée mais tout autant déterminée à la pousser au mariage, Miloni est une brillante étudiante en comptabilité.
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Le réalisateur indien nous refait donc le coup
On le voit venir : ces deux solitudes, ces deux êtres à qui une société corsetée impose tout vont reprendre leur destin en main en s’éprenant l’un de l’autre et ce par l’intermédiaire d’un truchement bien connu du film romantique : le faux mariage, comme dans Prête-moi ta main oui.
Mais avant leur première rencontre, on remarque que le film reproduit à l’identique le mécanisme de rapprochement amoureux à l’œuvre dans le seul fait d’armes de Ritesh Batra : le sympathique Lunchbox (2013). Une photographie a ici simplement remplacé la gamelle du midi en tant que lien invisible scellant par le hasard la destinée commune des deux tourtereaux.
Ce n’est plus des talents de cuisinière qui déclenche le sentiment amoureux mais la beauté d’une image sur papier glacé. Le réalisateur indien nous refait donc le coup. On a beau être des softie en puissance, le film a un goût de réchauffé. Il devrait pourtant le savoir Ritesh : une glace, ça ne se passe pas au micro-ondes.
Le Photographe de Ritesh Batra avec Nawazuddin Siddiqui, Sanya Malhotra (All., Inde, 2019, 1h49)
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