La grossesse agitée d’une pré-quinquagénaire. Une comédie fine et tonique.
A côté des gros coups type Les Bronzés 3, Camping 3 ou Brice de Nice 3, la comédie d’auteur se porte bien et présente une idée du rire à la française plus élégante, inventive, fine, profonde et… drôle. Rien que cette année, après les excellents La Loi de la jungle, Victoria ou Maman a tort, voilà que se présente sur les écrans le premier film de Nadège Loiseau.
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Le “petit locataire” du titre, c’est l’embryon accidentel qui grandit dans le ventre de Nicole, 49 ans, guichetière d’un péage en Savoie, centre d’une famille gentiment dysfonctionnelle. Sous le toit de son chalet vivent Jean-Pierre, son mari chômeur lunaire, Mamilette, sa mère en fauteuil roulant, Arielle, sa fille, éternelle ado et néanmoins mère elle-même d’une petite Zoé.
Ce qui fait pas mal de monde, de conflits potentiels et mille questions. Repartir pour un tour de couches et landau à bientôt 50 piges ? Où loger le bébé dans une maisonnée déjà pleine ? Comment faire financièrement avec un chef de famille chômeur ? Et puis faire un bébé alors que sa propre fille a une fille de 8 ans, bonjour les effets de larsen !
Explosive Karin Viard
Nadège Loiseau chorégraphie ce chaos familial de main de maître, alliant énergie, précision, sens du rythme et des couleurs, répliques cinglantes. Mine de rien, sous des dehors de comédie pop, la réalisatrice parvient à enquiller un paquet de notations sur les ambivalences des relations mère-fille, du couple, de la grossesse, de la valeur travail, de la famille, tout en livrant une méditation sur la vie, ses différents âges, sa finitude.
Le tout est porté par un casting tip top, de l’explosive Karin Viard au remarquable Philippe Rebbot en passant par d’excellents jeunes comédiens (Manon Kneusé, Côme Levin…). Il serait téléphoné d’écrire qu’avec ce premier film Nadège Loiseau prend un bel envol mais en l’occurrence, c’est vrai.
Le Petit Locataire (Fr., 2016, 1 h 39)
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