Le cinéaste s’égare dans la flagornerie crasse. Quel calvaire !
Il y a les gens qui ont le sens du timing, et puis il y a Wim Wenders. Deux semaines à peine ont passé depuis la conférence de presse qui vit le supposé moderne pape François s’égarer en zone réac, recommandant la psychiatrie aux enfants homosexuels, ou bien à leurs parents, on ne sait pas très bien, mais identifiant dans tous les cas l’homosexualité comme un problème à résoudre.
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Deux petites semaines consacrées par ses défenseurs à relativiser le sens de telles paroles, et voilà qu’on placarde au cinéma, partout : Le Pape François, un homme de parole. C’est à peu près hilarant, et surtout un juste retour des choses, pour ce film d’une consensualité si révoltante qu’elle n’appelait qu’à se craqueler – point de non-retour du mauvais goût panégyriste de Wim Wenders qui, ayant fait le tour de la glorification documentaire en matière artistique (Pina Bausch avec Pina, Sebastião Ribeiro Salgado avec Le Sel de la terre…), n’a ce coup-ci pas trouvé mieux à déifier que l’ambassadeur de Dieu sur terre.
Résultat : un road-docu où le pape babille des monologues que ne renierait pas Miss France et plante des arbres à la frontière palestinienne. On ne le remerciera jamais assez d’avoir par surprise gâché la promo et rendu le film à son refoulé.
Le Pape François, un homme de parole de Wim Wenders (It., Sui., Fr., All., 2018, 1 h 36)
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