Qu’est-il arrivé à Solanas ? Nous avions quitté le frondeur argentin en bons termes en 1992 après Le Voyage, à la séduisante invitation duquel nous répondrions encore favorablement. En revanche, on ne décolle jamais à la vision de ce Nuage qui flotte à très basse altitude, pour ne pas dire au ras des marguerites, de […]
Qu’est-il arrivé à Solanas ? Nous avions quitté le frondeur argentin en bons termes en 1992 après Le Voyage, à la séduisante invitation duquel nous répondrions encore favorablement. En revanche, on ne décolle jamais à la vision de ce Nuage qui flotte à très basse altitude, pour ne pas dire au ras des marguerites, de celles dont l’effeuillage maussade s’achève alternativement par des « un peu » et « pas du tout ». Centré sur les allées et déconvenues d’une petite troupe de comédiens qui tentent de repousser la menace de démolition qui pèse sur leur théâtre, le scénario sert de tremplin à Solanas pour se lancer dans une charge pataude contre la politique culturelle gouvernementale, assortie de diverses notations adventices sur l’état des moeurs de notre temps cela nous vaut des aphorismes frappés au coin du comptoir du genre « Si Descartes revenait maintenant, il ne dirait plus « Je pense donc je suis » mais « Je passe à la télé donc je suis. » Pis, Solanas use et abuse du défilement arrière de l’image qu’il prend sans doute pour un procédé hautement avant-gardiste quand, passé le plaisant effet de surprise, il se retourne contre le film et en accuse implacablement l’aspect vieillot.
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