Catastrophes en chaîne pour un écrivain candide dans l’Amérique intégriste contemporaine. Le haut de gamme du divertissement hollywoodien.George Roy Hill, disparu le 20 décembre dernier, était un faiseur hollywoodien, surtout connu pour L’Arnaque et Butch Cassidy et le Kid. Ses films sont très inégaux : pour s’en sortir, il lui fallait un scénario solide et […]
Catastrophes en chaîne pour un écrivain candide dans l’Amérique intégriste contemporaine. Le haut de gamme du divertissement hollywoodien.
George Roy Hill, disparu le 20 décembre dernier, était un faiseur hollywoodien, surtout connu pour L’Arnaque et Butch Cassidy et le Kid. Ses films sont très inégaux : pour s’en sortir, il lui fallait un scénario solide et de bons acteurs. Un matériau qu’il a trouvé avec Le Monde selon Garp : le roman éponyme de John Irving était, comme toute l’œuvre de cet écrivain, de la pure chair à scénario, une histoire haute en couleurs, riche en scènes corrosives et en rebondissements abracadabrantesques. Le petit Garp naît ainsi de la volonté d’une mère infirmière, qui décide de faire un bébé toute seule avec un blessé
de guerre à l’agonie mais à l’érection persistante. Le reste est à l’avenant. Garp se fait mordre à l’oreille par le chien des voisins, mais lui rendra la pareille une fois devenu adulte, c’est-à-dire un écrivain reconnu, double d’Irving, qui assiste en candide à tout un tas d’événements qui le dépassent. Exemple : sa mère écrit un best-seller féministe et devient l’égérie d’une communauté de femmes qui se sont coupé la langue par solidarité avec une fille violée et mutilée qui ne leur a rien demandé. Au-delà des morceaux de bravoure joués avec conviction par Robin Williams et Glenn Close, tous deux
alors en début de carrière, se profile une satire de l’Amérique intégriste, ou de l’Amérique tout court, comme on veut. De quoi faire dépasser à ce film sympathique le simple statut de chronique divertissante.
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