Le James Bond 99 est un bon millésime. Deux raisons : son respect enjoué des codes bondiens et son côté aliment industriel reconstitué. Après un prégénérique à l’estomac, un générique chiadé, un échange coquin entre Moneypenny et Bond sur le thème très tendance du cigare, le personnage Q nous présente ses nouveaux gadgets (dont une […]
Le James Bond 99 est un bon millésime. Deux raisons : son respect enjoué des codes bondiens et son côté aliment industriel reconstitué. Après un prégénérique à l’estomac, un générique chiadé, un échange coquin entre Moneypenny et Bond sur le thème très tendance du cigare, le personnage Q nous présente ses nouveaux gadgets (dont une sorte de bulle protectrice en forme de gland vérolé), son successeur (John Cleese à son sommet) et ses adieux à la scène (Desmond Llewelyn, 84 ans, son interprète dans dix-sept films, nous quitte). Puis l’attention retombe, comme d’habitude. Jusque-là, rien que du très classique, mais bien foutu. Le pauvre Bond passe ensuite le reste du film à dire comment il s’appelle comme pour s’en convaincre (on dirait Cruise chez Kubrick avec sa carte de médecin) et à succomber à la tentation quand il ne cherche pas à échapper à des scies circulaires ou à des projectiles de tout poil. Il traverse dans un état second un récit qui semble n’avoir qu’un but : parodier les James Bond tout en essayant d’en ajouter un bon à la liste. L’intrigue paraît avoir été construite par soixante-quatre scénaristes adonnés à la vodka Martini depuis leur première piscine : on n’y comprend nada. Comme les dialoguistes ont visiblement décidé d’imiter leurs confrères, l’ensemble ressemble à un cocktail de cocktails, parfois explosif, parfois hilarant, parfois somnifère, qui trouve son point d’équilibre dans l’ivresse grâce à un art consommé du contraste et de l’hétérogène. Ainsi, les acteurs semblent jouer sans se préoccuper de leurs partenaires, et le réalisateur de la première équipe se moquer copieusement de ce que celui de la seconde a pu filmer. Tout cela donne un film de bric et de broc non sans charme et assez délirant. A la fin, le méchant essaie en vain d’enfoncer une recharge de stylomine géante en plutonium dans le derrière d’un sous-marin atomique russe. Le sous-marin décide de couler bien droit vers le fond, et Bond fait le Caprio pour sauver sa copine. C’est le moment que choisit l’admirable Denise Richards (Starship Troopers) pour mouiller son T-shirt blanc (enfin !). La baisade finale, grand rendez-vous bondien (sinon bondage), achève le film en beauté. A part ça, l’étrange Sophie Marceau parle bien l’anglais, pas trop mal l’azéri, et skie comme une patate. Elle est très étrange.
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