En matière d’easy-listening, il y a du bon (Burt Bacharach) et du pénible (tout le bac boys’ band). Avec l’easy-watching, c’est pareil : difficile de regarder jusqu’au bout le 2 427e épisode des Feux de l’amour, mais on peut tout à fait trouver son compte ici. Dès le générique rose bonbon, P. J. Hogan confirme […]
En matière d’easy-listening, il y a du bon (Burt Bacharach) et du pénible (tout le bac boys’ band). Avec l’easy-watching, c’est pareil : difficile de regarder jusqu’au bout le 2 427e épisode des Feux de l’amour, mais on peut tout à fait trouver son compte ici. Dès le générique rose bonbon, P. J. Hogan confirme la tendance de son premier film, Muriel, à savoir un regard tendrement ironique sur les ridicules contemporains tels que, dans les deux cas, le fantasme du « mariage ». Ici, Julianne (Julia Roberts) apprend que Michael (Dermot Mulroney), ex-boyfriend désormais seulement friend, est sur le point de se marier avec une autre. Amoureuse ou orgueilleuse, Julianne décide de tenter le tout pour le tout pour le reconquérir. Bien sûr, vous pensez à Indiscrétions de George Cukor, et vous avez raison. Vous pouvez d’ailleurs penser à tous les Cukor, Lubitsch, Wilder et autres Leisen.
Hogan livre ici une réactualisation 97 de ces fameuses comédies sentimentales. Sûrement pas un grand film, mais qui donne suffisamment de raisons d’acheter le billet. Primo, Hogan n’est pas sponsorisé par Pronuptia : à la fin du film, on a bien compris que le mariage était éventuellement une manière d’être heureux, mais certainement pas la seule. Deuxio, l’héroïne interprétée par une des reines du box-office US est loin d’être politiquement correcte : pour récupérer Michael, Julianne est prête à tous les plans super-salope même pas envisagés par Cruella d’Enfer et la marquise de Merteuil réunies. Il faut la voir tendre avec un large sourire le micro du karaoké à sa rivale, qui vient de lui confier qu’elle chantait comme une casserole. Jouissif. Les auteurs ont d’ailleurs l’intelligence de ne pas charger la promise, une gentille fille BCBG. Les ruptures de ton audacieuses se succèdent, et on regrette d’autant plus que la mise en scène soit parfois à la traîne.
Enfin, il faut évoquer la performance de Rupert Everett dans le rôle de George, celui qui deviendra réellement le meilleur ami de Julianne, et pour cause puisqu’il est pédé. Everett a mis tellement de pêche dans son personnage que le rôle a augmenté au fur et à mesure du tournage. Avec ce film, il inaugure un personnage gay heureux et attachant aussi loin de la caricature (La Cage aux folles) que de la compassion (Philadelphia). Bref, pour une fois, un film grand public est suffisamment épicé pour qu’on ait envie de le partager.
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