Le réalisateur de “Black Coal” revient avec un film un peu trop virtuose qui oublie d’insuffler de la vie à ses personnages.
Diao Yinan, il y a cinq ans, avait réalisé Black Coal, (beau) film noir dans tous les sens du terme puisqu’il se déroulait en grande partie dans une mine de charbon. Il est de retour (le film était en compétition à Cannes en mai dernier) avec un film tout aussi noir qui respecte toutes les règles du genre :
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le truand en perdition, poursuivi à la fois par la police et ses ex-amis, la femme fatale (interprétée par la fascinante Tang Wei, qui tient sa cigarette de la façon la plus stylée du monde), des flics aussi effrayants que les membres de la pègre, violence, courses-poursuites dans des ruelles glauques, jeux d’ombres et de lumières expressionnistes, etc.
Diao Yinan réalise un film virtuose et fétichiste, avec des mouvements de caméra très sophistiqués, des jeux de couleur travaillés, des acteurs qui prennent des poses étudiées. Heureusement, son polar postmoderniste, avec clins d’œil insistants à des cinéastes (Lang, Ford, Scorsese, Tarantino, De Palma), ménage aussi parfois des scènes de pure stase, où le récit s’arrête pour filmer du vide, des corps qui font l’amour sur une barque qui file toute seule sur l’eau. Mais le film laisse un goût de déjà-vu,un peu vain aussi, sans doute parce que les personnages n’ont guère d’humanité.
Le Lac aux oies sauvages de Diao Yinan, avec Hu Ge, Gwei Lun Mei, Liao Fan (Ch., 2019, 1 h 50), en salle le 25 décembre
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