Malgré le charme de Scarlett Johansson, cette satire de la bourgeoisie new-yorkaise manque de piquant.
Grosse déception : après le personnel et indépendant American Splendor, le couple de réalisateurs Berman et Pulcini passe en quelque sorte à l’ennemi avec cette adaptation pasteurisée d’un best-seller, faux journal d’une nounou de la Upper East Side new-yorkaise. Si l’on retrouve encore un peu de l’inventivité graphique d’American Splendor, sous forme de tableaux vivants inspirés des dioramas anthropologiques du musée d’Histoire naturelle de New York, l’intrigue n’est qu’une variante émoussée du Diable s’habille en Prada ; la bourgeoise hautaine incarnée par Laura Linney étant un clone diaphane de la Cruella du chiffon campée par Meryl Streep. Se prenant vaguement pour Mary Poppins (référence décorative), Annie s’occupe de Grayer, petit garçon délaissé par ses parents riches et égoïstes… Pour parfaire l’affligeant moralisme du récit, on lui adjoint une plate love story entre l’héroïne et un joli voisin. On cherche en vain les aspérités qui donnaient du relief à American Splendor.