Un conte de Noël délesté de toute mièvrerie afférente et empreint d’une coolitude swag bienvenue.
Le studio Illumination, maison-mère du “Minion Verse”, a fait en quelques années du Dr. Seuss – mythe de niveau Roald Dahl en littérature jeunesse américaine – un pilier de son catalogue. Six ans après Le Lorax, voici la fable qui, faute d’être la plus représentative de la fantasmagorie psychédélique seussienne, demeure sans doute sa plus célèbre : Le Grinch.
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Cela ressemble d’abord à un conte de Noël à portion congrue : un village idéal,à l’architecture de sucre d’orge constellée de Chamallows de neige, agite guirlandes et jouets à l’approche du réveillon. Mais un être solitaire, grincheux et vert, boulottant sa misanthropie au sommet d’une arête voisine, est décidé à tout gâcher – à moins qu’une petite fille intrépide ne parvienne à réchauffer son cœur. La bonne surprise est que sous ce vernis de mièvrerie, une improbable coolitude émane du Grinch : par-delà les platitudes du clash méchanceté-gentillesse (qui reste le fil rouge du film, mais par pure convention), le vilain homme vert apparaît comme un modèle non pas de malveillance pur jus mais de swag cynique – tandis que les habitants de Chouville frisent le ridicule lobotomisé.
Humour bien dosé, usage parcimonieux des laïus familialistes imposés par le genre et même une louche de street cred (Pharrell Williams en voix off, Tyler, The Creator au générique…) donnent lieu à un objet qui s’épargne inopinément les sirènes neuneus du Christmas movie. Et si le Grinch avait en fait toujours été le cool kid des fêtes de fin d’année ? Il y a dix-huit ans, pour la version Jim Carrey, c’était Busta Rhymes qui avait signé la chanson originale…
Le Grinch de Scott Mosier et Yarrow Cheney avec les voix de Benedict Cumberbatch (VO) et Laurent Lafitte (VF), (E.-U., 2018, 1 h 26)
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