Adaptation d’une pièce de l’économiste « atterré » Frédéric Lordon.
Déjà monté au théâtre, Le Grand Retournement raconte la crise financière en alexandrins.
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Pour adapter à l’écran ce matériau conçu par l’économiste Frédéric Lordon, Gérard Mordillat a transposé l’action dans le décor d’une usine désaffectée. Cela suffit-il à passer la rampe du cinéma ?
C’est remarquablement bien écrit, et entendre parler de titrisation ou de subprimes en vers XVIIIe est assez jouissif. De plus, ces mots d’antan sur nos maux actuels sont délivrés par une belle bande de stradivarius de la scène.
Cette critique stylisée du libéralisme, cette comédie française sur la tragédie mondiale a tout pour nous plaire. Et pourtant, le film ne dépasse pas le statut de curiosité pittoresque.
Peut-être cette dénonciation arrive-t-elle un peu tard (la finance folle, sauvée par le lourd endettement des États et citoyens ), non que la crise soit passée, mais ce texte ne nous apprend rien qui n’ait été rabâché par pléthore d’analyses.
Sans doute aussi l’inspiration Molière-Corneille-Rostand, si elle ne manque pas d’humour et de panache, ne produit-elle pas un cinéma très novateur. Cette affaire fonctionne certainement beaucoup mieux live, sur une scène.
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