Une semaine dans l’un des plus grands bals d’Europe. Un docu immersif sur l’extase de la danse.
Chaque été, dans le centre de la France, est organisé l’un des plus grands bals d’Europe. Des milliers de personnes se retrouvent le temps d’une semaine pour danser en communion sur le parquet des chapiteaux. Ils ont tous les âges et dansent la valse, la polka, la scottish, la bourrée, la mazurka, le cercle circassien jusqu’au petit matin, sans jamais s’arrêter, jusqu’à ce que leurs jambes fléchissent et s’écroulent sous la fatigue. Alors les naïfs et novices du dance-floor que nous sommes s’interrogent, sceptiques : “Mais pourquoi ?”. Ou, plus méchants : “C’est quoi cette secte de camés de la danse qui gesticulent sans s’arrêter sur un accordéon ou une cornemuse ?”
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Il faudra le talent de filmage de Laetitia Carton pour que l’on puisse entrer à notre tour dans la danse et faire l’expérience saisissante de ce petit monde. Comprendre que ce qui se joue ici dépasse largement la préservation des danses et musiques traditionnelles du terroir. Lorsque ces corps s’agitent, au son des fracas des talons sur le sol, c’est le temps qui se dissout soudain. Ils tourbillonnent, s’entrechoquent, se caressent, sont entraînés par quelque chose qui les dépasse, par une ineffable transe dont le film parvient à nous restituer l’énergie. De ce marathon musical, on ressort aussi intrigué qu’épuisé, mais bien conscient, comme disait Martha Graham, que la danse est le “langage caché de l’âme”.
Le Grand Bal de Laetitia Carton (Fr., 2018, 1 h 40)
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