Une maison close d’où les clients ressortent émasculés, une série où les super-héros sont des femmes en bikini qui luttent contre des monstres : le cinéma bis japonais deviendrait-il féministe ?
Il vaut mieux ne pas être un homme dans le milieu très fermé de la J-Horror contemporaine (ou plutôt son extrême). La bande du label Sushi Typhoon et des réalisateurs-maquilleurs fous qui agitent le cinéma d’exploitation japonais depuis quelques années semble en effet s’être fixé comme objectif de démonter méthodiquement tous les fantasmes masculins.
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Après la petite écolière avec jupette afférente reconvertie en Machine Girl, la RoboGeisha ou le Mutant Girls Squad de Noboru Iguchi, c’est désormais aux maisons closes qu’ils s’attaquent avec The Horny House of Horror.
Le programme est simple donc, une bande de joyeux benêts s’enferment le temps d’un plaisir fugace dans une maison close. Qui se trouve être en réalité « un salon du sexe de l’enfer », abritant quelques succubes adeptes de l’émasculation et du lubrifiant version acide sulfurique.
On retrouve aux effets spéciaux l’un des représentants du cinéma bis japonais, Yoshihiro Nishimura, auteur des géniaux Tokyo gore Police et Vampire Girl vs. Frankenstein Girl. Il reconduit ici tous les motifs de cette nouvelle frange du cinéma d’exploitation nippon : gore outrancier, pop et érotisme.
Féministe, vraiment ?
Mais il ne faudrait pas non plus confondre The Horny House of Horror avec un brûlot féministe façon Shunya Ito (La Femme Scorpion). Yoshihiro Nishimura joue plutôt ici sur les codes du Pinku-Eiga, réunissant un casting de porn-stars locales (Saori Hara, Mint Suzuki, Asami) pour un film « dédié à tous les hommes du monde ».
Reste que les femmes –même déshabillées– prennent le pouvoir dans le bis japonais, comme chez Noboru Iguchi, ex-réalisateur de porno reconverti dans les films de genre. Témoin, son dernier méfait, la série The Ancient Dogoo Girls, l’histoire complètement WTF d’un groupe de super-héroïnes en bikini qui luttent contre des monstres en 3D.
Au casting de cette série girly, on ne s’étonnera pas de revoir Rina Takeda, la High Kick Girl du film éponyme qui avait insufflé un peu de féminité dans le genre très masculin du film d’arts martiaux.
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