Samedi soir s’est clôturé le 27ème festival du film de Sundance, qui se tenait à Park City (Utah) depuis le 20 janvier. Le grand prix de la fiction américaine a été remis à une comédie romantique indépendante tandis qu’un documentaire sur l’euthanasie a reçu le Grand Prix du documentaire.
Après dix jours où près de 120 films ont été projetés, dont 58 en compétition, le 27ème festival du film indépendant de Sundance s’achève en dévoilant son palmarès : Like Crazy, l’histoire d’un amour fou entre un Américain et une Britannique mis à l’épreuve de la distance, a remporté le Grand prix du jury dans la catégorie fiction américaine.
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Après avoir rappelé les enjeux de son film, le réalisateur Drake Doremus a dédié le prix à ses parents.
Le documentaire How to die in Oregon, où le réalisateur Peter Richardson suit les derniers jours de malades ayant décidé de se faire euthanasier dans l’Oregon, a reçu le Grand Prix du Jury dans la catégorie documentaire américain.
De nombreux autres prix
A côté de ces deux prix –les plus importants du festival-, le festival de Sundance a remis, comme chaque année, de nombreuses autres récompenses : parmi elles, le Grand prix du Jury pour la fiction étrangère a été à un film norvégien, Happy happy d’Anne Sewitsky.
Le Grand Prix du Jury du documentaire étranger a été décerné à Hell and back again, du photojournaliste Danfung Dennis, qui suit le retour aux Etats-Unis d’un marine de 25 ans grièvement blessé en Afghanistan.
Les nombreuses distinctions permettent à beaucoup de films indépendants d’exister dans le paysage cinématographique américain. Le prix « Next » a même pour vocation de récompenser un film à tout petit budget ; cette année, il a été remis à To get her, réalisé par Erica Dunton.
Le marché des studios
Le film auréolé du Grand Prix du Jury est assuré d’une bonne exploitation à l’international : ainsi la Paramount a signé un accord de quatre millions de dollars pour distribuer Like Crazy dans le monde entier.
Le festival du film indépendant de Sundance, le plus gros du monde, est la véritable plaque tournante du cinéma indépendant international. Les studios hollywoodiens viennent y repérer de nouveaux talents. Ainsi, The Weinstein company a promis 15 millions de dollars de publicité en plus des 7 millions de droits de distribution pour My Idiot Brother, avec Paul Rudd et Elisabeth Banks.
Parce que cette activité financière est de plus en plus présente au sein du festival, le faisant passer pour le terrain de chasse d’Hollywood, Sundance fait l’objet de nombreuses critiques. En conférence de presse inaugurale, Robert Redford, à l’initiative du festival, avait démenti les prétendues dérives commerciales.
« Nous faisons ce festival de la même manière que nous le faisions il y a 25 ans. Rien n’a changé dans la façon de programmer (…) Nous ne programmons pas un film pour des raisons commerciales, mais pour découvrir des idées neuves, et un langage plus indépendant. Notre métier est de proposer, pas forcément de décider — cela, c’est du ressort du public »
L’année dernière, Winter’s Bone avait reçu le Grand Prix du Jury. Ce long-métrage, qui sortira en France le 2 mars, concourt cette année pour l’Oscar du meilleur film, aux côtés des purs produits de l’industrie hollywoodienne.
Benoît Rivière
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