Faut-il laisser à Joel Schumacher le droit de filmer ? Voilà une question qu’on aimerait bien poser aux producteurs de ce Droit de tuer ? Assumer une telle charge crypto fasciste exige en effet des reins solides. Déjà dans Chute libre (1993), Schumacher filmait le pétage de plombs de Michael Douglas avec une détestable complaisance. […]
Faut-il laisser à Joel Schumacher le droit de filmer ? Voilà une question qu’on aimerait bien poser aux producteurs de ce Droit de tuer ? Assumer une telle charge crypto fasciste exige en effet des reins solides. Déjà dans Chute libre (1993), Schumacher filmait le pétage de plombs de Michael Douglas avec une détestable complaisance. La purification à coups de revolver y apparaissait comme la meilleure réponse à la violence urbaine. Cette fois, sous couvert d’un scénario ultra-démagogique, Schumacher prône la légitime défense. Prenant en otage nos bons sentiments envers les minorités, il fait bien attention à ce que la fillette violée soit noire. Mais témoigne d’un effroyable racisme social dans sa façon de filmer les deux violeurs. Et le père, qui n’a vu rouge que le temps d’assassiner les deux pauvres types, est par ailleurs le meilleur père de famille (au sens du code civil) qu’on puisse imaginer. Thème nauséabond, scénario puant. Mais tout cela n’est rien comparé à la mise en scène. Un seul exemple : la délicatesse avec laquelle la caméra s’immisce entre les jambes de la gamine pendant le viol. On a cru pendant longtemps que Charles Bronson détenait le monopole de l’abjection en matière de légitime défense. Joel Schumacher vient de lui faucher le pompon. Quant à nous, après Au-delà des lois et Sleepers, on demande simplement le droit d’arrêter de gerber.
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