Adapté d’un roman policier, un film où s’annonce la mythologie minérale de Jean-Pierre Melville.Maurice (Serge Reggiani) sort de prison. Il se venge en tuant l’assassin de sa femme et vole des bijoux à un autre gangster. Il retrouve son ami Silien (Jean-Paul Belmondo) sans savoir que ce dernier, soupçonné d’être un indicateur de police, joue […]
Adapté d’un roman policier, un film où s’annonce la mythologie minérale
de Jean-Pierre Melville.
Maurice (Serge Reggiani) sort de prison. Il se venge en tuant l’assassin de sa femme et vole des bijoux à un autre gangster. Il retrouve son ami Silien (Jean-Paul Belmondo) sans savoir que ce dernier, soupçonné d’être un indicateur de police, joue un double jeu. Au terme d’une intrigue des plus compliquée, le spectateur découvrira les véritables motivations et les raisons du comportement ambigu de Silien. « Tous les personnages sont doubles, tous les personnages sont faux. J’ai prévenu les spectateurs au début du film avec la phrase de Céline : « Il faut choisir, mourir ou mentir. » J’ai coupé la fin qui est : « moi, je vis » (Jean-Pierre Melville). Le cinéaste dégraisse un roman de la Série Noire de Pierre Lesou du folklore de la pègre (l’argot notamment, sauf pour le titre : « doulos » désigne un chapeau mais aussi un indic) pour imposer sa propre mythologie, déjà ébauchée dans ses précédents films policiers. Tandis que Bob le flambeur s’apparentait à l’étude de mœurs et Deux Hommes dans Manhattan au reportage, Le Doulos est le premier vrai polar melvillien. Inspirée par l’underplay des acteurs hollywoodiens, la façon dont Melville utilise Belmondo, en le débarrassant de son cabotinage précoce, est admirable, et le jeu de Bébel, dans l’un de ses meilleurs rôles, annonce l’opacité brutale
de Lino Ventura dans Le Second Souffle et la tristesse minérale d’Alain Delon dans Le Samouraï. Quand Silien/Bébel ajuste son chapeau au moment de mourir, est poussée à son paroxysme l’élégance fétichiste de Melville, cinéaste qui attachait plus d’importance à la beauté d’une gestuelle ou d’une éthique qu’aux péripéties d’une intrigue.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}