Adaptation poussive du best-seller antifashion.
Osons le dire : on trouve insupportable l’humour de magazine féminin (type Sex and the City) qui, sous couvert d’émancipation, ne fait qu’enfoncer le clou
prévisible de l’Eternel Féminin (éternelle chipie, éternelle écervelée) et du Provisoire Masculin (la fameuse lâcheté). On craignait donc le pire.
C’est une version molle de cette tendance que le film impose : à la place de l’humour décomplexé, la morale à deux balles (la mode est frivole, ah bon ?) ;
à la place de l’impatience hystérique, la répétition poussive des gags ; à la place du culte de l’objet stylé, une reconstitution bon marché du milieu ; à la place de chipies forcenées, une nunuche ennuyeuse ; à la place de l’élétisme soigneusement entretenu, la vulgarisation bébête. Vaut-il mieux le dur ou le mou, en matière d’énervement ?
On ne sait pas encore. Meryl Streep, à l’élocution délicieusement insidieuse,
est la seule à tirer son épingle de la robe, pardon, du jeu. En cours de film, on se dit qu’en matière d’humour féminin on préférera toujours les étranges
Jane Bowles, Gertrud Stein ou Sophie Fillières, et surtout qu’en matière de titre Cukor a fait mieux : La Diablesse en collants roses. Pas de hasard, il aurait été le metteur en scène idéal pour traiter ce type de sujet où le style, et non les valeurs, bonnes ou mauvaises, doit tenir de morale. La Cinémathèque
Française propose une rétrospective de tous ses films en ce moment même.
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