Film majeur de Melville, avec un grand Paul Meurisse.Gu s’évade de prison et renoue avec ses complices du Milieu parisien. Transformé en bête traquée, accusé de trahison par des gangsters rivaux, il accomplit une dernière mission : l’attaque d’un convoi d’or dans la région marseillaise. Dernier film en noir et blanc de Jean-Pierre Melville, Le […]
Film majeur de Melville, avec un grand Paul Meurisse.
Gu s’évade de prison et renoue avec ses complices du Milieu parisien. Transformé en bête traquée, accusé de trahison par des gangsters rivaux, il accomplit une dernière mission : l’attaque d’un convoi d’or dans la région marseillaise. Dernier film en noir et blanc de Jean-Pierre Melville, Le Deuxième Souffle est l’un de ses titres majeurs. Il y procède à une synthèse parfaite des éléments contenus dans ses polars précédents, et annonce l’épure stylistique de la trilogie en couleur avec Alain Delon. Le film supprime les détails pittoresques attachés à la description de la pègre et récuse l’idée de réalisme (c’est le premier pas vers l’abstraction glacée du Samouraï) tout en se débarrassant d’un certain folklore. La notion de morale, si importante chez les gangsters, est bafouée tout au long du récit, rythmé par les mensonges et les doubles jeux. Gu (Lino Ventura, admirable), dénué du charme romantique des bandits, ne connaît que le règne de la violence et de la fuite. Melville ne se livre à aucune apologie du gangstérisme, mais il s’identifie à des hommes qui vivent hors du monde et de toute contingence sociale. Paul Meurisse interprète le plus beau personnage de flic de toute l’œuvre de Melville. La scène où il reconstitue en présence de témoins l’échange de coups de feu survenu dans un bar, tournée en un seul plan, constitue un admirable morceau d’anthologie, tout à fait représentatif de la maîtrise technique et narrative du cinéaste.
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