Des quadras post-soixante-huitards commentent la liberté sexuelle : ennui, civilisation… Du Houellebecq ? Hélas ! Dépourvus de finesse, ces bavardages font plouf. Le Déclin de l’empire américain est sorti au milieu des années 80, au moment même où un vent de panique soufflait sur le monde occidental. Un mal inquiétant venait d’apparaître, une peste inconnue […]
Des quadras post-soixante-huitards commentent la liberté sexuelle : ennui, civilisation… Du Houellebecq ? Hélas ! Dépourvus de finesse, ces bavardages font plouf.
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Le Déclin de l’empire américain est sorti au milieu
des années 80, au moment même où un vent
de panique soufflait sur le monde occidental.
Un mal inquiétant venait d’apparaître, une peste inconnue qui sentait le retour de bâton de la libération sexuelle : le sida. Un énorme arrière-plan émotionnel pour assurer la promo d’un film
où des hommes et des femmes, plutôt intellos,
se réunissent en week-end pour parler de leurs expériences de libération sexuelle. Dix-huit ans plus tard, le sida est hélas devenu une maladie plus quotidienne. La perspective d’une fatalité apocalyptique qui sous-tendait l’existence même du film s’est effacée, et il est impossible de le voir aujourd’hui avec l’angoisse que pouvait éprouver un spectateur à l’époque. Sans cette ombre du danger mal connu, les longues causeries sur le sexe tournent à vide, aussi passionnantes que des débats entre voisins sur l’arrosage des pétunias
ou la cuisson des coquillettes. Sexualité, quadras
et coquillettes, ça pourrait être amusant, sauf qu’on n’est pas chez Houellebecq : pas d’ironie,
pas de cynisme dépressif, pas de distance, juste une succession de glousseries bon enfant censées faire hurler de rire le spectateur. Ces plaisanteries entre gens cultivés, coincées entre deux considérations philosophiques, font l’effet
de pétards mouillés. Ces quadras aisés, intellos
du tertiaire, universitaires pédants, parlent de
leur sexualité comme d’une préoccupation
petite-bourgeoise entre le cours de tennis
et la séance de ciné. Ces bavardages entre amis apparaissent aujourd’hui terriblement ennuyeux.
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