Une leçon de choses hollywoodienne à la fois bizarre et réussie.
Mel Gibson, dépressif, équipé d’une marionnette de castor sur la main droite ? Une marionnette qui reprend sa vie en main, le coache, devient son deuxième cerveau ? A-t-on réellement vu cela, ou l’a-t-on halluciné, comme cela arrive parfois, le manque de sommeil aidant ? On cligne quatre fois des yeux, on se pince, on demande aux collègues, et l’on confirme : oui ; on a bien vu tout cela. Et le plus étonnant : c’était bien.
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Jodie Foster, pour son troisième film, semble avoir réussi son pari : remettre Gibson en selle, le faire passer des pages people aux rubriques cinéma des magazines.
Tricard à Hollywood, celui-ci joue plus ou moins ici son propre rôle, celui d’un capitaine d’industrie au fond du trou, qui parvient à surmonter sa dépression en s’effaçant totalement derrière sa nouvelle personnalité fantasmatique – un castor, allez savoir pourquoi.
Devenir autre pour redevenir soi : si le film n’échappe pas totalement à la petite leçon de choses hollywoodienne (les intrigues secondaires, surtout), la bizarrerie radicale de son pitch, exploité au maximum, l’élégance de sa mise en scène et la sobriété de son acteur principal emportent le morceau. Les hallucinés ont toujours raison.
Jacky Goldberg
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