Deux livres pour ne pas en finir avec Hollywood : celui de Patrick Brion sur le cinéma de genre (aventure) et celui de Bob Willoughby sur les stars. Livres Après ses livres sur le film noir, le western, la comédie musicale et le fantastique, Patrick Brion poursuit avec Le Cinéma d’aventure son exploration du cinéma […]
Deux livres pour ne pas en finir avec Hollywood : celui de Patrick Brion sur le cinéma de genre (aventure) et celui de Bob Willoughby sur les stars.
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Livres Après ses livres sur le film noir, le western, la comédie musicale et le fantastique, Patrick Brion poursuit avec Le Cinéma d’aventure son exploration du cinéma de genre tel qu’il était pratiqué par Hollywood. La formule Brion, désormais rodée, consiste en une sélection de films, une introduction impeccablement documentée marquant les différentes étapes du genre et l’inscrivant dans l’évolution des studios hollywoodiens, un texte sur chaque film reposant souvent sur un travail d’archives donc une information de première main, et un ensemble de photogrammes, couleur ou noir et blanc, souvent inédits. Autant dire que chacun des recueils signés Brion s’impose comme un objet indispensable pour le cinéphile et le collectionneur, tant le travail accompli est impeccable sous toutes les coutures. Dans Le Cinéma d’aventure, Brion nous montre des story-boards
inédits dessinés par Lang lorsqu’il préparait le tournage de Moonfleet, et des photos d’une fin finalement écartée du montage final de Scaramouche de George Sidney (au lieu de sortir indemne de son duel avec Stewart Granger, Mel Ferrer se fait lyncher par la foule). On peut tout de même regretter que Brion se limite à une définition strictement hollywoodienne du film d’aventure, arrêtant le genre en 1975 et à L’Homme qui voulut être roi de John Huston. Même s’il s’en explique clairement dans son introduction (« Seul, le cinéma américain a réussi à faire du film d’aventure un genre à part entière avec ses codes, ses héros, ses acteurs d’exception et ses cinéastes. Ailleurs, il n’est apparu que fugitivement »), il est difficile de digérer l’absence de Riccardo Freda (Le Cavalier mystérieux, Le Fils de D’Artagnan valent largement Les Aventures de Hadji de Don Weis, un nanar hollywoodien défendu par Brion), de Domenico Paolella (Le Boucanier des îles), et plus globalement de tout un pan du cinéma italien des années 50 et 60 qui avait su, lui aussi, faire du cinéma d’aventure un genre à part entière. En plus de vingt ans, le photographe de plateau Bob Willoughby a couvert le tournage de plus d’une centaine de productions hollywoodiennes, d’Une Etoile est née de George Cukor à L’Homme au bras d’or en passant par On achève bien les chevaux. Ses photos ont été publiées chaque semaine par Life, Vogue et Collier’s, en faisant l’un des photographes les plus prisés par les studios. Dans les coulisses d’Hollywood n’a pourtant rien d’un recueil de photos de tournage destinées à faire la promotion des films dans les magazines. Willoughby s’insère dans un espace ténu, un no man’s land où le metteur en scène n’a pas encore dit « action ! », alors que le tournage reste en équilibre entre fiction et documentaire.
James Dean révise ses notes avant une prise sur le tournage de La Fureur de vivre, Marilyn s’isole sur un tabouret les yeux dans le vide sur le plateau du Milliardaire, Marlon Brando fait des claquettes entre deux scènes de Blanches colombes et vilains messieurs. Ces clichés nous en apprennent autant sur ces acteurs que bien des études biographiques. On peut y saisir, entre autres, la mélancolie de Marilyn ou le cabotinage de Dean travaillant son image à l’extrême. Loin de nous restituer l’image de stars en train de poser, Willoughby nous montre que les jeux avec la caméra sont d’abord des jeux avec la vie.
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