Il se trouvait en Lettonie pour acheter une maison de vacances. Il est décédé des suites du Covid-19.
L’un des plus grands réalisateurs sud-coréens contemporains est décédé à l’âge de 59 ans des suites du Covid-19. Kim Ki-duk restera connu pour des films à l’esthétique radicale et ses héros marginaux. D’origine très modeste, il a abordé le cinéma sans en connaître les règles ni les conventions formelles de découpage ou de montage. Il n’aurait jamais dû, d’ailleurs, devenir cinéaste.
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Né dans un village perdu dans les montagnes, il était destiné à un métier agricole. Un manque de moyen l’a détourné de cette voie vers 17 ans et l’a forcé à se faire ouvrier. Ensuite, il a enchaîné avec quelques années dans la marine et deux ans dans un monastère avec l’objectif de se former à la prêtrise. Mais sa passion de toujours pour la peinture le pousse à découvrir Paris, en 1990. Il y passe une année en vendant ses propres toiles puis intègre une école d’art plastique. Il y découvre par hasard le cinéma, et quelques films tels que Mauvais sang de Leos Carax vont changer le cours de sa vie. De retour en Corée, il écrit un premier scénario qui lui ouvrira les portes du milieu.
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Une carrière d’illustre marginal
Avec L’Ile (2000) puis Printemps, été, automne, hiver… et printemps (2003), il gagne peu à peu une reconnaissance internationale. En 2004, il gagne le Prix de Meilleur réalisateur à la Berlinale (l’Ours d’argent) pour Samaria, qui raconte l’histoire d’une jeune fille décidant de se prostituer pour partir en Europe. La même année, il est également récompensé pour la mise en scène de l’incroyable Locataires à la Mostra de Venise. Enfin, en 2012, il remporte le Lion d’Or de Venise pour son drame œdipien, Pieta. Paradoxalement, les Sud-Coréens bouderont toujours son cinéma (peut-être trop critique envers son propre pays, ou bien trop érotique, glauque et violent ?).
En 2017 et 2018, dans la foulée de #MeToo, il avait été accusé de violences physiques et sexuelles par plusieurs comédiennes. Pour l’une des plaintes, il avait été condamné à une modeste amende concernant les violences physiques et non pas les violences sexuelles, le parquet de Séoul évoquant un “manque de preuves”.
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