On était sans nouvelle de Jeanne Labrune depuis sept ans et Sans queue ni tête, une comédie assez gênante avec Isabelle Huppert dans le rôle d’une prostituée désireuse de suivre une psychanalyse. La réalisatrice, révélée en 1988 par une sélection à Un certain regard pour De sable et de sang, s’est d’abord spécialisée dans le […]
Une maladroite romance au Cambodge hantée par les fantômes de l’histoire.
On était sans nouvelle de Jeanne Labrune depuis sept ans et Sans queue ni tête, une comédie assez gênante avec Isabelle Huppert dans le rôle d’une prostituée désireuse de suivre une psychanalyse. La réalisatrice, révélée en 1988 par une sélection à Un certain regard pour De sable et de sang, s’est d’abord spécialisée dans le drame amoureux, avant de signer le scénario de Vatel (2000), sans pouvoir le réaliser.
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Son cinéma mue alors vers la comédie avec quatre films fantaisistes où se croisent notamment Jean-Pierre Darroussin, Nathalie Baye, Jeanne Balibar et Mathieu Amalric. Avec Le Chemin, coproduit par Rithy Panh, elle s’offre une nouvelle métamorphose vers un cinéma d’auteur exotique, poétique et mystique, qui semble vouloir se placer dans la lignée des œuvres d’Apichatpong Weerasethakul.
Agathe Bonitzer y incarne une jeune femme qui s’apprête à prononcer ses vœux dans une mission catholique au Cambodge. Elle emprunte tous les jours un chemin où elle croise à la fois un local parlant parfaitement français et les fantômes d’un passé khmer sanglant. A la romance durassienne lourdement suggérée s’ajoute la mise en scène sans idée d’une nature hantée.
Dans ce film à l’aspect d’un court métrage étiré, l’accumulation de symboles confine à un didactisme vide que ni des dialogues poussifs, ni un jeu d’acteur convenu ne parviennent à relever.
Le Chemin de Jeanne Labrune ( Fr., 2017, 1h 31 )
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