Une fable en porcherie dérangeante et non dénuée d’audace.
Au coeur de la petite philosophie humaine gracieusement déclinée le temps d’une fable pastorale – lui est un homme de la ville atteint d’une grave maladie, elle vit dans une ferme coupée du monde avec ses animaux pour seule compagnie, etc. – trône une analogie assez gonflée, pour le pire et le meilleur du film : l’homme, pardon, l’Homme, est un cochon. Et vice versa. Dès la première scène, c’est dit, un subtil montage parallèle juxtaposant un torse humain passé au laser et la découpe d’une poitrine de porc. Ce dernier est évidemment le grand gagnant de la métaphore, mais cet anoblissement donne lieu en conséquence à d’embarrassantes scènes d’effusion complice entre Emma et ses bêtes, ce dont on se passerait volontiers. En revanche, dans un juste renversement des choses, notre couple (elle et lui) voit son humanité devenir l’objet d’une vulgarisation légère, et se recouvrir d’une fine pellicule de crasse (mains et ongles sales, transpiration, galipettes dans la boue…) qui vient sauver à point le film d’une morale un peu trop policée.
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