L’obsession d’une oie blanche rendue chèvre par ses allers-retours Paris/province.Rohmer a le chic pour donner des titres trompeurs qui expriment une illusion plus qu’une réalité. Dans La Femme de l’aviateur, la « femme » n’est pas une épouse mais une sœur. Ici, Le Beau Mariage n’est qu’un vœu pieux. Sabine a décidé de se marier, avec qui, […]
L’obsession d’une oie blanche rendue chèvre par ses allers-retours Paris/province.
Rohmer a le chic pour donner des titres trompeurs qui expriment une illusion plus qu’une réalité. Dans La Femme de l’aviateur, la « femme » n’est pas une épouse mais une sœur. Ici, Le Beau Mariage n’est qu’un vœu pieux. Sabine a décidé de se marier, avec qui, elle ne sait pas, mais elle a décidé… Il serait intéressant de comparer ce film à un autre, Conte d’automne, tourné seize ans plus tard par Rohmer avec la même interprète, Béatrice Romand. C’est en effet la parfaite antithèse de cette œuvre sur l’entêtement et l’impétuosité de la jeunesse : aux paysages froids et humides de la Sarthe s’oppose la chaleur mordorée du Midi ; à la jeune fille qui poursuit un homme de ses assiduités va succéder une femme mûre qui se laisse séduire avec réticence. La machination amoureuse échoue parce qu’elle n’était que pures gesticulations ; lesquelles gesticulations se traduisent en déplacements incessants. On a même l’impression qu’elle ne va à Paris ou au Mans (entre lesquelles elle fait la navette) que pour téléphoner à Edmond, sur lequel elle a jeté son dévolu. Mais jamais le récit ne fait écran à la beauté des paysages urbains ou champêtres, qui finit par devenir l’enjeu principal de ce road movie où les transports sont moins amoureux et charnels que physiques. Sabine court surtout après le temps et l’espace où elle s’agite pour cacher une angoisse existentielle qui ne sera jamais exprimée clairement, mais qui restera sous-jacente dans son comportement irrationnel. Sacrée Béatrice Romand…
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}