Premier film commercial de Polanski, Le Bal des vampires ressemble à une vaste cour de récréation pour enfants gâtés. Polanski et son scénariste Gérard Brach prennent pour cible les productions horrifiques de la Hammer, qui terrifiaient le public populaire des années 60, mais ne déclenchaient chez les deux compères que ricanements d’incrédulité. Roman Polanski se […]
Premier film commercial de Polanski, Le Bal des vampires ressemble à une vaste cour de récréation pour enfants gâtés.
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Polanski et son scénariste Gérard Brach prennent pour cible les productions horrifiques de la Hammer, qui terrifiaient le public populaire des années 60, mais ne déclenchaient chez les deux compères que ricanements d’incrédulité. Roman Polanski se moque des films de vampires dans une comédie dont l’humour, aussi intellectuel que faiblard, vire souvent au sarcasme et au mépris pour le genre parodié. Certains gags sont demeurés justement célèbres (le vampire homosexuel), et le cinéaste affiche son talent pour l’absurde et la cruauté, mais le succès du Bal des vampires doit sa longévité à la beauté de sa direction artistique. Polanski part en effet du principe qu’un sujet fantastique est à traiter de façon la plus réaliste possible, et accorde un soin maniaque au moindre détail visuel. Selon lui, la parodie a aussi le droit d’être visuellement superbe. Alors que les films de genre de l’époque devaient se contenter de budgets rachitiques et de bouts de décors, Polanski hérite de moyens dignes d’un James Bond, et bénéficie du talent des meilleurs techniciens. Les adaptations de Dracula signées Terence Fisher, plus poétiques et moins prétentieuses que le film de Polanski, avaient le mérite de prendre le fantastique au sérieux. Le Bal des vampires confirme les qualités et les limites d’un cinéaste trop sûr de lui et qui a rarement trouvé des sujets à la hauteur de sa virtuosité.
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