Un groupe de militantes a appelé au boycott du film de Roman Polanski lors d’une des avant-premières, entraînant l’annulation de la séance.
Mardi 12 novembre, une quarantaine d’activistes ont organisé un rassemblement lors de l’avant-première du film J’accuse, de Roman Polanski, organisée au cinéma Le Champo, dans le 5e arrondissement de Paris. Les militantes féministes, au milieu des fumigènes rouges, ont brandi des pancartes portant notamment les noms des femmes ayant accusé le réalisateur de viol, ou des messages tels que “Polanski violeur, public complice”, “Dans ce cinéma on glorifie les violeurs” ou encore “Polanski persécute les femmes”.
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Rassemblement de militantes féministes à l’avant-première parisienne de « J’accuse » : « Polanski violeur, cinémas coupables, public complice » pic.twitter.com/6nMFkr02EB
— Romain Jeanticou (@romainjeanticou) November 12, 2019
Chloé Madesta, une des activistes, a expliqué à France Info : « On appelle tous les cinémas à ne pas projeter ce film, à arrêter de projeter l’œuvre d’un violeur. » Les militantes ont été rejointes, dans un second temps, par des manifestants contre la précarité étudiante, qui s’étaient rassemblés un peu plus tôt devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.
🔴Les manifestants actuellement devant le cinéma « Le Champo ». Ils rejoignent un rassemblement de militantes féministes à l’avant-première du film de Polanski « J’accuse » en criant: « Public complice ! Polanski violeur ! ».#laprécaritéTue #Paris #CROUS #RomanPolanski #Polanski pic.twitter.com/NgojnrU8S8
— Charles Baudry (@CharlesBaudry) November 12, 2019
Au bout d’une heure de protestations, le cinéma a finalement annulé la projection, comme indiqué par plusieurs journalistes présents sur place.
Le Champo a finalement annulé la projection. pic.twitter.com/XeqQkwBo8c
— Romain Jeanticou (@romainjeanticou) November 12, 2019
Les lumières du Champo viennent de s'éteindre, les policiers présents confirment que l'avant-première ne se tiendra pas. #LeViolCestPasDuCinéma @JaccuseP pic.twitter.com/g3zBRgfkVz
— Coline Clavaud-Mégevand (@colinecm) November 12, 2019
D’autres avant-premières de J’accuse se sont déroulées à Paris hier soir, dont la plus importante était celle de l’UGC Normandie (sur les Champs-Elysées) en présence de membres de l’équipe du film, mais celle-ci n’a pas fait l’objet de protestations.
Une nouvelle accusation de viol
Le 8 novembre dernier, Polanski a été accusé par la française Valentine Monnier de l’avoir frappée et violée en 1975, en Suisse. Les faits étant prescrits, la photographe et actrice ne portera pas plainte, mais elle a indiqué avoir souhaité parler en raison de la sortie de J’accuse. Le réalisateur a réfuté les accusations par l’intermédiaire de son avocat.
Dimanche 10 novembre, Jean Dujardin a par ailleurs refusé de venir faire la promotion du film sur TF1 en indiquant qu’il ne voulait pas répondre à des questions concernant les nouvelles accusations contre Polanski.
Enfin, la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP) a indiqué dans un communiqué publié mardi 12 novembre que son bureau proposerait « au prochain conseil d’administration que, désormais, tout membre condamné par la justice pour infraction de nature sexuelle soit exclu et que tout membre mis en examen pour la même raison soit suspendu. » Sans le nommer, c’est tout de même principalement à Roman Polanski que la société fait référence, après les récentes accusations portées contre lui.
Dans ce cas, le réalisateur, membre de l’organisation depuis 2011, pourrait s’en voir suspendu. Le prochain conseil d’administration de l’ARP aura lieu en début de semaine prochaine, le lundi 18 novembre.
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J’accuse sort aujourd’hui en salles, distribué par Gaumont.
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