Un récit en charentaises qui tombe à pic pour qui veut compter ses points retraite.
L’Art du mensonge a tout du dinosaure et l’on peut quelque part se réjouir qu’un tel film trouve encore le chemin des salles, à l’heure où, lit-on, les studios n’ont plus d’yeux que pour les franchises, tandis que les plateformes de streaming régurgitent ce genre de contenu “pour adultes”.
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Hélas, l’animal en question ressemble davantage à un vieux crocodile arthritique qu’à un fier vélociraptor. Réalisé par le passe-partout Bill Condon (dont la carrière d’absolu faiseur a su embrasser aussi bien Candyman 2, La Belle et la Bête, Twilight 4 et 5 que Dreamgirls), L’Art du mensonge réunit Ian McKellen (l’acteur fétiche du cinéaste, sans doute le seul point fixe de sa filmographie) et Helen Mirren, dans un film d’arnaqueurs, où le premier tente de mettre la main sur le magot de la seconde.
Bien sûr, rien ne se passera comme prévu, au terme d’un récit en charentaises alternant scènes de tea time entre retraités (sans doute la chose la plus déprimante qu’on puisse projeter sur un écran), rebondissements invraisemblables et twists téléphonés… Reste un détail amusant.
Lors de leur premier date, nos deux boomers vont voir Inglourious Basterds au cinéma. En sortant, McKellen est circonspect : et si les millennials, qui n’ont pas connu la Seconde Guerre mondiale, prenaient la fantaisie tarantinienne pour argent comptant ? Mirren le rassure : ils ne sont pas nés de la dernière pluie. Pour un peu, on croirait qu’elle nous fait un clin d’œil.
L’Art du mensonge de Bill Condon, avec Ian McKellen, Helen Mirren (E.-U., 2019, 1h50)
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