Bonne nouvelle : le chef d’oeuvre de Bresson a rassemblé 579 000 téléspectateurs lundi 18 novembre.
Lundi 18 novembre, le ciné-club de France 5, Place au cinéma, présenté comme chaque semaine par Dominique Besnehard, diffusait le dernier film de l’un des plus grands cinéastes de l’histoire du cinéma, Robert Bresson (1901-1999). L’Argent (1982), adaptation contemporaine du Faux coupon de Léon Tolstoï, est loin d’être un film facile. Bresson y pousse son style dans ses ultimes retranchements : acteurs non professionnels pour la plupart, au jeu dit « blanc » (même s’il n’est pas aussi inexpressif qu’on a pu le dire), stylisation de la mise en scène (notamment une longue scène de casse), longs inserts et plans fixes sur des parties du corps des interprètes (pieds, mains, etc.), noirceur totale du récit… Tout Bresson est là, dans ce style inimitable loin d’être le plus « grand public ».
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Le film, à sa présentation à Cannes en 1983, y avait certes reçu le Grand prix du cinéma de création (à l’unanimité et ex æquo avec Nostalghia d’Andreï Tarkovski). Mais il avait aussi été sifflé quelques jours plus tôt lors de sa présentation, et souvent contesté pendant la conférence de presse.
Place au cinéma réalise certes de bons scores, mais présente d’habitude des films plus accessibles. En octobre, par exemple, Besnehard avait proposé au public de France 5 Le Doulos de Jean-Pierre Melville, Jour de fête de Jacques Tati, Max et les ferrailleurs de Claude Sautet, ou les Temps modernes de Charlie Chaplin. Choisir le film de Bresson était un pari audacieux, et l’on ne peut que se réjouir de son succès.
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