L’apprenti sorcier, de John Turteltaub, c’est : Harry Potter meets Spider-Man. Une comédie inspirée de la légende pour kids qui se révèle inventive et assez réjouissante.
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Après une trêve millénaire, les forces du mal se réveillent à New York, bien décidées à ranimer la cruelle fée Morgana. Mais le mage Balthazar (Nicolas Cage) et son jeune apprenti (Jay Baruchel) veillent… En 2010, on s’en doute, l’héritier de Merlin ne peut être qu’un geek : il aime la physique-chimie, a peur des jolies filles et passe ses journées à fabriquer une bobine Tesla dans la cave qui lui sert de piaule.
Aussi, pour aller vite, L’Apprenti sorcier, c’est : Harry Potter meets Spider-Man meets Apatow – chez qui Baruchel a justement fait ses armes de comédien sensible, hésitant, encombré. On retrouve là toute la science hollywoodienne du high concept propre à saisir l’air du temps, dont le producteur du film, Jerry Bruckheimer, s’est fait l’un des spécialistes – pas le plus fin ni le plus progressiste, certes, mais derrière, tout de même, quelques sympathiques pop-corn movies des trente dernières années (les films de Tony Scott, Pirates des Caraïbes…).
L’idée trouvée, restait toutefois un film à réaliser, et Jon Turteltaub, archétype du yes man falot (Rasta Rocket, Benjamin Gates) ne semblait pas, a priori, le meilleur choix. Et pourtant le film est là, réussi, inventif, futé et affûté. Miracle ? Sans doute faut-il, pour mieux en comprendre la nature, se départir de toute politique (des auteurs, des acteurs, des producteurs, des costumiers, whatever) et accepter les joies simples d’un parfait blockbuster estival. Un blockbuster qui n’exige pas, comme le veut le grossier refrain, de “poser son cerveau à l’entrée”, mais commande au contraire de choyer l’élégance, de chercher dans les plis d’un récit virevoltant – tel que le binoclard de Poudlard aurait dû l’être si l’arthrite n’était venue le handicaper au berceau – quelques cailloux cinéphiles déposés ci et là (Star Wars, Fantasia…).
Trouvant en New York un terrain de jeu idéal, L’Apprenti sorcier est un modèle d’insouciance et de légèreté, où chaque recoin de décor semble offrir la possibilité d’un enchantement. Une gargouille du Chrysler Building, un dragon de papier à Chinatown, un panneau publicitaire de Times Square : les cartes postales prennent vie (à grand renfort de coûteux effets numériques, se plaindront les grincheux), et la somme de plaisirs forcément coupables qui en résulte rappelle que l’émerveillement peut être une raison suffisante (à défaut d’être nécessaire) pour aimer un film.
Il est néanmoins une autre bonne raison d’aimer celui-là : Nicolas Cage. L’acteur, qui confirme, après Bad Lieutenant et Kick-Ass, sa santé retrouvée, émeut une fois de plus en mentor bougon et prévenant dont les réflexes d’action man décrépi masquent de moins en moins une malice persistante au coin de l’oeil. Eblouissant phénix. Peut-être suffisait-il, tout simplement, de lire les paroles d’Empire State of Mind pour comprendre les raisons d’un tel succès : “New York, these streets will make you feel brand new, the lights will inspire you”. Si c’est Jay-Z qui le dit…
L’APPRENTI SORCIER de Jon Turteltaub, avec Nicolas Cage, Jay Baruchel (E.-U., 2010, 1 h 45). En salle le 11 août.
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