Jack Black revisite l’ancien testament. Prometteur mais décevant.
Voir Harold Ramis jouer le père de Seth Rogen dans En cloque, mode d’emploi nous avait mis la puce à l’oreille. Ainsi donc, Judd Apatow himself s’intéressait au créateur du génial Un jour sans fin (son chef-d’œuvre, de 1993), scénariste de quelques pochades eighties avec Bill Murray (Meatballs, Stripes, Ghostbusters), réalisateur d’honnêtes comédies à concept dans les 90’s (Ma femme, mes doubles et moi, Mafia Blues), tombé par la suite en disgrâce avec les dispensables Endiablé (2000) ou Faux amis (2006). Il y avait de quoi se réjouir à l’annonce d’une nouvelle aventure entre le vieux prophète esseulé et le nouveau pape de la comédie US (ici respectivement réalisateur et producteur), portée par un top casting (Black et Cera) et un concept alléchant : la relecture satirique de la Genèse. Soit, peu ou prou, ce que les Monty Python firent subir au Nouveau Testament dans La Vie de Brian.
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A l’arrivée, une semi-réussite pour un film scindé en deux. La première partie, épopée picaresque de deux hobos chassés de leur forêt après que l’un a mangé le fruit défendu, fonctionne, à merveille, sur la complémentarité comique des deux acteurs – intelligence contrariée de Cera/Laurel contre arrogance bonhomme de Black/Hardy. Les deux hommes revisitent ainsi quelques épisodes de l’Ancien Testament, assistent aux chamailleries funestes d’Abel et Caïn, sauvent Isaac (Christopher “MacLovin” Mintz-Plasse) du poignard d’Abraham, ou découvrent, ébahis, l’utilité de la roue…
Cet enchaînement de gags – on reconnaît la fièvre commentatrice des personnages d’Apatow –, sait en outre se montrer corrosif lorsqu’il s’agit de déboulonner les mythes judéo-chrétiens, affirmer qu’ils ne sont, en fin de compte, qu’une fiction parmi d’autres et donc sujets à moquerie (position pas si évidente dans l’Amérique puritaine).
Dans sa deuxième moitié, le récit plante sa tente à Sodome, où les deux compères viennent retrouver leurs dulcinées réduites en esclavage, et l’humour se perd quelque peu dans les bourrelets d’une parodie de péplum dispendieuse, aux personnages secondaires outrés (un roi fainéant et sa cour dépravée…), comme s’il fallait étaler sur l’écran les millions provisionnés et donner du sens à un film qui n’en demandait pas tant.
En salle le 12 août.
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