Deux flics se lancent dans le porno. Une comédie pataude.
Quatrième film de Cédric Anger, L’amour est une fête suit deux policiers infiltrés au long cours dans le milieu du peep-show porno qui fleurit à Paris au début des années 1980. Criblés de dettes, ils ont l’intuition de remplacer le spectacle vivant par les premiers films pornographiques et se lancent dans la production.
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Ce qui intéresse ici le réalisateur français n’est pas tant l’enquête policière que la tension que le métier des deux hommes instaure entre la loi qu’ils sont censés représenter et l’illégalité dans laquelle ils se découvrent une vocation. Si cette tension est une constante dans son cinéma – le policier tueur en série de La prochaine fois je viserai le cœur, l’avocat confronté à la mafia dans L’Avocat, et l’homme d’affaires qui se rapproche de son tueur dans Le Tueur –, elle se double ici d’une nostalgie d’un état apparemment révolu dans la fabrication des images.
Il filme l’émergence du cinéma X comme l’invention d’une forme qui serait située à la croisée du sexe et de l’humain, de l’exploitation financière et de la bienveillance familiale, de l’art et de l’artisanat, d’un âge d’or qui précède l’industrie autant que la morale. On l’a remarqué, le titre a son importance chez Cédric Anger, de par sa stricte littéralité. Mais force est de constater que si de fêtes il est bien question dans le film, l’amour n’y advient jamais. Il reste dans sa coquille, bien trop intimidé par l’humour poissard incarné par le trio Canet/Lellouche/Fau. Cette absence de ciment du titre se retrouve dans un film où la parodie d’un passé au cool idéalisé étouffe toute sensibilité.
L’amour est une fête de Cédric Anger (Fr., 2018, 1 h 59)
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