L’AMOUR À MORTd’Alain Resnais, avec Sabine Azéma, Pierre Arditi, Fanny Ardant (1984, France, 88 mn) Le cinéma fantastique selon Alain Resnais, avec zéro effet spécial, et une réflexion élégante sur la mort et l’amour. Malgré son titre trompeur, ce film n’a rien de violent. C’est au contraire une étude aussi feutrée qu’intense sur la persistance […]
L’AMOUR À MORT
d’Alain Resnais, avec Sabine Azéma, Pierre Arditi, Fanny Ardant (1984, France, 88 mn)
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Le cinéma fantastique selon Alain Resnais, avec zéro effet spécial, et une réflexion élégante sur la mort et l’amour.
Malgré son titre trompeur, ce film n’a rien de violent. C’est au contraire une étude aussi feutrée qu’intense sur la persistance de l’amour pour un être cher au-delà de la mort. Simple, épuré, ce drame prolonge le thème de La Chambre verte de Truffaut, écrit par Jean Gruault, qui est également l’auteur du scénario de L’Amour à mort. Ici, on postule la résurrection d’un des personnages, ce qui passe comme une lettre à la poste (comme dans l’inoubliable Ordet de Dreyer), alors qu’on n’y croit guère quand des films américains tentent de nous faire avaler la même pilule avec force décors, maquillages et tombereaux d’effets spéciaux.
Passionnant et envoûtant, L’Amour à mort met en présence deux couples, deux religieux et deux scientifiques, confrontés à la mort de l’un d’entre eux, et parvient à nous faire toucher du doigt le fait que dans notre société athée, l’amour conjugal (ou « concubinal ») est la forme de croyance la plus absolue. Enfin, la seule qui persiste contre vents et marées. Par ailleurs, le film comporte des scansions musicales avec une pluie de plumes blanches voletant sur un fond noir, qui constitue une superbe et poétique concrétisation visuelle de l’au-delà. Ou bien, pour les réfractaires acharnés à la métaphysique, ce ne sont que des interludes, mais ils ont une grâce irréelle.
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