Semaine de défrichage, avec la diffusion longuement attendue des œuvres de l’underground espagnol, des indés du mumblecore américain, et des archives d’une légendaire revue fantastique des sixties.
En DVD
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le mumblecore, sous-genre du cinéma indépendant américain, était, jusqu’à 2014, injustement ignoré en France, si ce n’est pour une poignée d’ententes auteur-distributeur comme celle qui unit les frères Safdie à Sophie Dulac. Absent des écrans français depuis le début de sa carrière en 2003, Andrew Bujalski fait pourtant figure de père fondateur de ce genre, avec une œuvre de quatre petits bijoux lo-fi : Funny Ha Ha (avec la touchante Kate Dollenmayer), le film qui, en plus de fonder la thématique centrale du mumblecore avec son portrait de génération post-étudiante, a également poussé Lena Dunham à se lancer dans la réalisation ; Mutual Appreciation, son vrai chef-d’œuvre, où circulent Eustache et Cassavetes ; Beeswax, avec un certain Alex Karpovsky dont les fans de Girls reconnaîtront la moue boudeuse ; et Computer Chess, en salles le 9 avril. Contre-allée distribue ce dernier et édite en DVD les trois précédents, ainsi qu’un autre incontournable du mumblecore, Hannah Takes the Stairs de Joe Swanberg (avec les débuts de Greta Gerwig).
Collection Mumblecore : Funny Ha Ha, Mutual Appreciation, Beeswax d’Andrew Bujalski, Hannah Takes the Stairs de Joe Swanberg, Contre-allée, 1er avril, 17€ chacun.
En festival
2014 n’est pas une année comme les autres pour le Brésil – la Coupe du monde avec son lot de controverses sur les dépenses pharaoniques engagées par l’État, les 50 ans du putsch militaire de Castelo Branco –, ce n’est donc pas non plus une année comme les autres pour son cinéma. Football et dictature sont les deux thèmes de ce 16e festival du cinéma brésilien à Paris, où l’on pourra notamment découvrir un documentaire d’Eric Cantona sur la culture footballistique à Rio.
16e Festival du Cinéma Brésilien à Paris, du 1er au 8 avril à l’Arlequin, (Paris VIe).
A voir
Au sein de la rétrospective sur le cinéaste underground andalou Gonzalo García Pelayo au Jeu de Paume (Viv(r)e la vie, au Jeu de Paume), un détour ce week-end par l’œuvre de son camarade Paulino Viota, pratiquement inédite en France. Le cinéaste présente lui-même deux de ses trois longs métrages (Contactos, projeté une seule fois à la Cinémathèque, et Cuerpo a cuerpo), ainsi qu’une sélection de courts métrages.
Week-end spécial Paulino Viota, 5 et 6 avril au Jeu de Paume (Paris VIIIe) dans le cadre de la programmation Viv(r)e la vie.
A lire
Il est sorti il y a un mois, mais il est encore temps de vous parler de cette intégrale Midi-minuit fantastique, dont le premier tome est paru chez Rouge Profond sous la direction de Michel Caen (fondateur de la revue) et Nicolas Stanzick (spécialiste du cinéma fantastique). Autour de la mythique salle de cinéma du Midi Minuit, située alors rue du Faubourg-Poissonnière, à Paris, près du Rex, qui donne son nom à la publication, les midiminuistes ont réalisé entre 1962 et 1971 un des plus beaux moments de l’écriture sur le cinéma fantastique en France, entremêlant notoirement les monstres et l’érotisme dans une revue connue pour son iconographie, ses vampiresses en pleine page, et ses plumes incontournables (Michel Caen, Jean Boullet). Sur le même sujet : un long entretien des directeurs de l’ouvrage avec Stéphane du Mesnildot, dans les Cahiers du cinéma de mars (n° 698).
Midi-minuit fantastique, tome 1, sous la direction de Michel Caen et Nicolas Stanzick, Rouge Profond, 6 mars, 58 €.
{"type":"Banniere-Basse"}