Quel est l’exact opposé du film jeuniste ? Le film de vieux con. Et en quoi consiste un film de vieux con ? C’est un film dans lequel le réalisateur clame aveuglément sa haine de l’époque moderne, parce qu’il souffre au fond de n’être plus dans le coup. Aussi L’Age des ténébres désigne-t-il à la […]
Quel est l’exact opposé du film jeuniste ? Le film de vieux con. Et en quoi consiste un film de vieux con ? C’est un film dans lequel le réalisateur clame aveuglément sa haine de l’époque moderne, parce qu’il souffre au fond de n’être plus dans le coup. Aussi L’Age des ténébres désigne-t-il à la fois la crise de la cinquantaine que traverse son héros, Jean-Marc, bureaucrate minable qui ne doit sa survie qu’à la force de ses fantasmes, et, surtout, la vilenie de notre époque : cuisine au micro-ondes, épouse branchée 24 heures sur 24 à son oreillette, administration inhumaine, etc. Ou comment, sous le prétexte de la satire, on finit par ne produire qu’un ramassis de clichés émoussés – ignorant cette évidence selon laquelle la critique ne peut se passer du regard qui la sous-tend. Au lieu de ça, Denys Arcand préfère tout plaquer pour une dernière séquence inspirée d’une pub pour les confitures Bonne Maman : Jean-Marc face à la mer, assis à une table en vieux chêne, humant une belle tarte aux pommes, tout en traçant au pinceau les premières courbes d’une nature morte.
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