Sous couvert de comédie policière bon enfant, Le Péron multiplie les clins d’œil à l’extrême gauche et à la cinéphilie.Marcorelle… Ce nom est-il un clin d’œil à Louis Marcorelles, critique célèbre qui fit ses premières armes aux Cahiers du cinéma, comme Serge Le Péron ? Sans doute, car cela cadre bien avec l’ambiance nostalgico-référentielle du […]
Sous couvert de comédie policière bon enfant, Le Péron multiplie les clins d’œil à l’extrême gauche et à la cinéphilie.
Marcorelle… Ce nom est-il un clin d’œil à Louis Marcorelles, critique célèbre qui fit ses premières armes aux Cahiers du cinéma, comme Serge
Le Péron ? Sans doute, car cela cadre bien avec l’ambiance nostalgico-référentielle du film. C’est comme si le cinéaste, qui n’avait pas tourné pour le cinéma depuis 1984 (Laisse béton), avait voulu mettre les bouchées doubles, amalgamer d’un seul coup son passé politique (l’extrême gauche) et esthétique (la cinéphilie Cahiers). D’où l’impression que le film, par ailleurs trop prestement emballé dans le moule du polar ordinaire, provincial, chabrolien, avance à coups de digressions et de coq-à-l’âne. Musique et climat hitchcockiens de rigueur (du célèbre Antoine Duhamel) dominent dans un récit à tiroirs parasité par les fantasmes paranoïaques de François Marcorelle (Jean-Pierre Léaud), petit juge de Chambéry au passé gauchiste. De surcroît cinéphile, le magistrat incorruptible fait des parallèles inconscients entre les carriéristes de tout poil qui veulent sa peau et les monstres mythiques du cinéma muet. Enfin, sous couvert d’une comédie policière bon enfant, Le Péron se paie le luxe de mêler intrigue politique et amoureuse, à travers la liaison du juge avec une jeune prostituée polonaise (Irène Jacob) embringuée dans un réseau mafieux dont il l’extirpera au risque de compromettre sa carrière.
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