Récompensée par le César de la meilleure actrice dans un second rôle en 1985, l’actrice Caroline Cellier est morte mardi 15 décembre des suites d’une longue maladie. Elle avait 75 ans.
Son plus beau rôle au cinéma, c’est dans Que la bête meure de Claude Chabrol (1969) que Caroline Cellier – dont son fils, le scénariste Nicolas Poiret, a annoncé la mort ce matin – le trouve, dans le rôle plus qu’ambigu d’une jeune femme qui est la maîtresse de son beau-frère (Jean Yanne, dans le rôle d’un personnage ignoble), un homme qui a tué accidentellement un enfant qui jouait sur une route et qui s’est enfui… La jeune femme était à ses côtés et n’a rien dit. Séduite par le père de l’enfant (Michel Duchaussoy), qui cherche en réalité à se venger, elle tombe amoureuse de lui. L’un des plus beaux films du duo de choc Chabrol (à la caméra) et Paul Gégauff (à la table d’écriture), avec Les Bonnes femmes.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Auparavant, Caroline Cellier avait débuté au théâtre. En 1965, elle avait vingt ans, elle jouait la fille de Michel Simon dans Du vent dans les branches de sassafras, un western délirant écrit par René de Obaldia qui avait remporté un grand succès.
César de la meilleure actrice dans un second rôle en 1985
Au cinéma, elle avait aussi travaillé avec Claude Lelouch, Françoise Sagan, Henri Verneuil, Francis Girod ou Alain Chabat (Didier). Elle avait reçu en 1985 le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour L’Année des méduses de Christopher Franck, où elle jouait avec Bernard Giraudeau et Valérie Kaprisky, une histoire de plage bourgeoise sulfureuse (pour l’époque) qui se terminait mal…Un film qui a pour principal mérite de nous faire entendre Nina Hagen à plusieurs reprises…
Caroline Cellier avait aussi été aussi la compagne, à partir de 1978, puis l’épouse de Jean Poiret, disparu en 1992. Elle avat joué à ses côtés dans La Tête du client de Jacques Poitrenaud (c’est là qu’ils s’étaient rencontrés), Poulet au vinaigre de Chabrol (le premier épisode de la saga de l’inspecteur Lavardin), et dans Le Zèbre, le seul film réalisé par Poiret.
Il y avait quelque chose de mystérieux dans le regard de Caroline Cellier, qui jouait très bien l’ironie, la lassitude, voire le mépris. Et dont le cinéma, hélas, a usé et abusé, oubliant qu’elle pouvait jouer autre chose. Sa carrière théâtrale fut heureusement plus diverse.
>> A lire aussi : A Noël, offrez 5 héroïnes chabroliennes dans un coffret
>> A lire aussi : 2020 vue par Marina Foïs : “L’art crée du lien et du rêve”
{"type":"Banniere-Basse"}