L’acteur néerlandais, célèbre pour son interprétation de Roy Batty dans Blade Runner, est décédé ce vendredi 19 juillet 2019.
Parfois, la fiction rattrape tellement la réalité, qu’un personnage peut mourir en même temps que son interprète. En effet, Rutger Hauer est décédé ce vendredi 19 juillet à l’âge de 75 ans. Il restera à jamais Roy Batty, le réplicant en fin de vie de Blade Runner, le chef-d’œuvre de Ridley Scott se déroulant… en 2019. La famille a prévenu la presse assez tardivement, afin de pouvoir organiser une cérémonie privée.
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Véritable monument aux Pays-Bas, Rutger Hauer a fait ses débuts à la télévision en 1969, dans la série Floris, réalisée par un tout jeune Paul Verhoeven. C’est d’ailleurs grâce à l’auteur de Basic Instinct que la carrière du comédien a démarré, en particulier au cinéma, où il est devenu un visage récurrent de la filmographie du cinéaste après Turkish Delight en 1973. On retiendra particulièrement sa performance dans La Chair et le sang, œuvre fondamentale dans la peinture d’un Moyen-Age réaliste et sale.
« Tears in rain »
Son regard magnétique d’un bleu acier et sa carrure imposante en ont fait un choix idéal pour incarner des méchants impressionnants. Ainsi, en 1981, il se lance aux Etats-Unis dans le long métrage Les Faucons de la nuit, dans lequel il affronte Sylvester Stallone.
Mais c’est bien entendu l’année suivante qu’il entre dans l’histoire du cinéma, à travers Blade Runner. Si le film, aujourd’hui considéré comme un bijou indispensable de la science-fiction, a mis du temps avant de trouver son public, Rutger Hauer y est immédiatement sensationnel en robot psychopathe et mélancolique, effrayé par sa mort programmée. Le célèbre monologue final du personnage déclamé à Rick Deckard (Harrison Ford) est d’ailleurs connu pour avoir été en partie réécrit et improvisé par Rutger Hauer lui-même.
A lui seul, cet instant de cinéma en or massif vaudra à l’acteur de rester dans les annales. Mais Rutger Hauer a également su profiter de sa renommée pour travailler avec quelques grands cinéastes de son époque, de Sam Peckinpah (Osterman week-end) à Richard Donner (Ladyhawke, la femme de la nuit). Vers la fin de sa carrière, le comédien a eu l’occasion d’incarner des seconds rôles plus ou moins marquants. On y constate néanmoins l’amour d’une nouvelle génération de cinéastes qui a grandi avec Blade Runner, en particulier Christopher Nolan et Robert Rodriguez, qui le font jouer respectivement dans Batman Begins et Sin City.
Eclectique, la carrière riche de Rutger Hauer semble faire écho aux propos de son plus célèbre personnage, « qui a vu tant de choses que nous ne pourrions croire« . En tout cas, ce qui est certain, c’est que son héritage pour le septième art ne se perdra pas « comme des larmes dans la pluie« .
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