La meilleure exégèse d’un cinéaste n’est-elle pas celle qui aveuglément se focalise sur l’absence ? C’est la question que développe Benoît Forgeard, réalisateur de Gaz de France, en s’intéressant pour Blow-Up à l’élément froid dont l’oeuvre d’Eric Rohmer semble dépourvue : l’acier. Soit la “véritable matière noire du cinéma d’Eric Rohmer, à la fois partout…et nulle part“. Entre rimes et humour […]
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La meilleure exégèse d’un cinéaste n’est-elle pas celle qui aveuglément se focalise sur l’absence ? C’est la question que développe Benoît Forgeard, réalisateur de Gaz de France, en s’intéressant pour Blow-Up à l’élément froid dont l’oeuvre d’Eric Rohmer semble dépourvue : l’acier. Soit la « véritable matière noire du cinéma d’Eric Rohmer, à la fois partout…et nulle part« . Entre rimes et humour quelques indices s’éparpillent cependant : les bouches d’égout plaquées sur l’asphalte parisien, le regard d’acier de Tcheky Karyo (Les nuits de la pleine lune) et le corps mouillé (« …en acier trempé ») d’Arielle Dombasle.
Le constat est là : Rohmer privilégie la Nature à l’acier, entre arbre (L’arbre, le maire et la médiathèque), plage (Pauline à la plage), et atmosphères de printemps, été, hiver, automne (les Contes). Mais cela serait omettre son documentaire de 1969, Le Béton dans la ville... « L’acier est contenu dans une portion congrue du cadre, presque étouffé, comme s’il était lui-même cette racine que la grille cherche à dissimuler au regard » conclue Forgeard en cherchant envers et contre tout à faire de l’acier un motif rohmerien, discret mais solidement implanté dans le cadre.
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