Après le réussi “Patients”, les deux artistes réalisent un film pétri de bonnes intentions mais prisonnier d’un scénario empesé.
La Vie scolaire de Grand Corps Malade et Mehdi Idir est un film en tout point exemplaire. Pour ce nouvel opus, le tandem semble chercher à reconduire la recette qui avait fait la réussite et le succès de Patients, première réalisation adaptée du roman autobiographique du slameur.
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Le projet est ici sensiblement le même, il s’agit d’introduire un nouvel arrivant dans un environnement supposément hostile (l’hôpital avant, un collège de Saint-Denis maintenant). Au corps défaillant du tétraplégique Benjamin (Pablo Pauly), alter ego du chanteur, succède celui, vaillant, de Samia (Zita Hanrot), jeune CPE venue d’Ardèche.
Une redite décevante de leur précédent film
Autour de ces novices au regard vierge, les individualités forment une communauté installée, médecins et patients hier, profs et élèves aujourd’hui. Les armatures d’un scénario écrit à quatre mains ont simplement été déplacées d’une institution à l’autre. Au milieu des amis acteurs (Soufiane Guerrab, Moussa Mansaly, Alban Ivanov) apparaissent les visages de jeunes inconnus, chacun assigné à un type d’élève, du rigolard au chahuteur.
Exemplaire, le film l’est assurément : pétri de bonnes intentions, débordant d’empathie pour ses personnages et les lieux qu’il filme. Aidé d’une artillerie comique ici hélas plutôt laborieuse, La Vie scolaire prend à rebours les clichés attachés à ce genre d’établissement et à sa cité environnante, les exacerbe pour mieux les contourner. Dans ce lieu de vie à l’opposé des inquiétantes images servies au JT, les grands et les petits cohabitent joyeusement.
C’est malheureusement sa trop grande lisibilité (les séquences s’enchaînent comme des sketchs et les personnages sont encombrés d’un background scénaristique futile) qui empêche La Vie scolaire de suivre les pas agiles de son aîné.
La Vie scolaire de Grand Corps Malade et Mehdi Idir, avec Zita Hanrot, Liam Pierron, Soufiane Guerrab (Fr., 2019, 1h51)
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