Un premier film drôle et fouineur.
Bien coiffée, un poil anxieuse, la chemise boutonnée jusqu’en haut, la comédie française s’apprête à faire sa rentrée. Entre la comédie fayote, première de la classe, visant le grand public par un grand sujet (Un secret de Claude Miller, sortie le 3/10) et la comédie dissipée, générationnelle, truffée de tubes MTV et de gros mots (L’Age d’homme de Raphaël Fejtö, le 12/09), La Vie d’artiste affiche une mine modeste, ainsi qu’un programme infiniment plus léger. Trois personnages, trois trajectoires parallèles : l’une (Sandrine Kiberlain) rêve d’être une star de cinéma, l’autre (Emilie Dequenne) de la chanson, le dernier (Denis Podalydès) aspire à la consécration littéraire. A l’intérieur de ce contrat scénaristique très verrouillé, Marc Fitoussi dessine un joli terrain de jeu pour ses acteurs, souples et nuancés, à l’aise dans leurs baskets de losers. Car au lieu de chercher absolument à recoller les morceaux, de précipiter l’histoire vers sa fin, l’énigme du mal-être vers sa résolution, le film préfère laisser tâtonner ses personnages dans un insoluble sentiment d’échec, pour en saisir les multiples nuances et ressorts comiques. Moins narcissique que ses petits camarades, peut-être justement parce qu’elle filme des reflets écorchés, cette comédie modeste devrait se faire quelques amis.
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