Pour son premier long métrage, Francisca Alegría reprend à son compte le motif du ou de la revenant·e et tente de fondre son drame familial à une fable écoféministe.
La mère de Cecilia, chirurgienne de renom, fait son retour dans le monde, mutante venue du futur comme une version chilienne d’une Sarah Connor, présumée morte suicidée depuis des années. Le temps n’a pas agi sur son visage mais celui-ci est comme pétrifié par un sentiment de rage, un état d’hébétude face au présent qu’elle découvre.
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Au même moment, les vaches et les poissons de cette petite ville du Sud du Chili se meurent et c’est aux signes et mystères de ces grands dérèglements que se consacre le regard de Francisca Alegría, avançant des hypothèses (la morte revient pour se venger de son propre féminicide comme la nature se venge du grand néolibéralisme) sans en clarifier les contours.
La démarche est louable et le regard stimulant (la convergence des luttes sur un mode SF), mais le traitement des personnages et de ce qui forge un lien est trop peu développé pour que l’apocalypse annoncée et le déchirement attendu ne suscitent autre chose que le constat d’une idée théorique trop en place.
La Vache qui chantait le futur de Francisca Alegría, en salle le 26 juillet.
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