Ce n’est pas la moindre qualité de La Tentation de l’innocence que de nous faire emprunter une fausse piste, puis inverser notre perception, nous plonger dans les affres de la culpabilité qui éreinte son héroïne. Raphaële, avocate, découvre l’existence bifide de son mari. A l’affront de la révélation, Fabienne Godet adjoint un processus de retournement, […]
Ce n’est pas la moindre qualité de La Tentation de l’innocence que de nous faire emprunter une fausse piste, puis inverser notre perception, nous plonger dans les affres de la culpabilité qui éreinte son héroïne.
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Raphaële, avocate, découvre l’existence bifide de son mari. A l’affront de la révélation, Fabienne Godet adjoint un processus de retournement, savamment distillé. Soeur, beau-frère ou maîtresse renvoient Raphaële à son narcissisme, l’aveuglement qui accompagne la conduite égoïste de sa carrière, et « toutes les petites mesquineries » qui chaque jour bordaient sa trajectoire. Et la tiennent pour responsable du suicide du mari. Au bout de cette spirale, l’homicide, paradoxalement l’acte à même, avec la complicité de l’erreur judiciaire, de transmuer la culpabilité de Raphaële.
Fabienne Godet déjoue avec une sobre élégance chaque travers ou lourdeur auxquels un tel sujet s’expose. Parallèlement à son introspection, l’avocate (campée par une Emmanuelle Devos toujours digne de nos déclarations d’amour) assure la défense d’un homme s’accusant d’un crime qu’il n’a pas commis. Miroir inversé, parfaitement enchâssé dans la trame principale, des démons de Raphaële, les deux séquences avec Abel constituent le prolongement du premier court métrage de l’auteur, Un Certain goût d’herbe fraîche, première partie du diptyque, présenté en avant-programme.
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